"Je veux que cette exposition,
ouverte à tous,
et non aux spécialistes de l'art contemporain,
puisse émouvoir et évoquer le drame de la vie
qui inclut la mort dans son chemin."
Christian Boltanski
1945, 1965, 1985, 2005...
quatre générations sont nées
sans avoir vécu "la" guerre
et beaucoup ont regardé
d'un oeil en paix
cette installation
au Grand Palais
et pourtant
lorsqu'on sait
comment échapper
à toutes les coïncidences
qui montrent
qu'à l'évidence
ce message
est inspiré par la Shoah
J'ai enregistré la video ci-dessus
pour les sons qui m'ont interpellée :
la grue (la sirène
qui annonçait les attaques aériennes
et invitait les populations
à se précipiter aux abris ou dans les caves)
les hauts-parleurs
dans l'escalier d'honneur
(le "jingle" de Radio-Londres)
et puis aussi
comment ne pas penser
en voyant l'agencement des "parterres"
aux baraques des camps d'extermination
en voyant les IPN qui les délimitent
aux rails des "trains de la mort"
en voyant les fils métalliques qui suspendent les néons
aux fils barbelés des camps de concentration
en voyant cette pyramide de vêtements
aux tas de chaussures... de cadavres...
(ceux qui le désirent
et qui ne l'avaient pas encore fait
peuvent cliquer pour des détails
sur le lien "Shoah"
en début de billet)
d'une gare ou d'une usine.
Puis j'ai appris
que le grand palais avait servi
de garage à camions allemands pendant la guerre "
memento mori
(souviens-toi que tu dois mourir)
ici-bas tout n'est que vanités
tiens, une dent en or oubliée ? ...
heureusement l'APN
pour couper un peu de l'émotion,
et la compagnie d'une amie...
retrouver la vie derrière le mur la sortie ?
pas avant d'avoir admiré
tous les paysages
créés par la rouille
sur chacune de ces boîtes
comme des vies en images ...
cette installation est éphémère
il n'en restera rien
tout sera rendu ou recyclé
comme nos vies ...
qu'en restera-t-il de concret
en dehors de quelques photos
quelques videos
quelques nippes
ici
est-ce une pantalonnade de l'Oulipien Boltanski ?
point de pantalons
à part un ou deux peut-être
découvert à grand renfort de zoom !
encore moins
de petites culottes,
que des hauts !
une affaire de coeur ?
et si ta vie devait être
mise en boîte
laquelle choisirais-tu ?
et Après ?
"Au Mac/Val, Après, c'est plus doux – il fait plus chaud –, avec un labyrinthe de blocs noirs, que l'on découvre, et des personnages que j'ai fabriqués et qui posent des questions aux visiteurs : « Comment es-tu mort ? », « Est-ce que tu as beaucoup souffert ? », « As-tu laissé un amour ? »..."
Photos : Monumenta Christian Boltanski, Grand palais Paris, janvier 2010.
Texte à surligner entre les images.
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