Monique ! qui nous offre ses arbres, qui m'a fait penser à mon arbre préféré : le tilleul...
Arbre mythologique symbole de la fidélité conjugale , illustrée par la métamorphose de Philémon et Baucis...Quelle belle fin pour ce couple d'amoureux , transformés en arbres selon leurs voeux ...Et Philémon devint chêne et Baucis devint tilleul...
Dans ma cour croissent l'un et l'autre de ces arbres mythiques . Ils ne sont pas enlacés comme dans la légende , mais aussi ils ne sont pas encore millénaires , et si tempêtes leur laissent vie , ils combleront un jour la distance qui les sépare . Nous ne seront plus là pour le voir ? qui sait , si , de nos vies entremêlées à tous les quatre ( les animaux et les végétaux) ne vont pas renaître à chaque printemps quelques feuilles hybrides ...quelques fleurs de tisane , élixir de longue vie ...Et si je renaissais arbre ...j'aime tant tous les arbres...et même mon noyer , que je vous présenterai quand il aura ses feuilles...
"Je suis tout imprégné de mer et sur ma tête écument les nuées
Dans le jardin de Gulhané , voilà que je suis un noyer
Un vieux noyer tout émondé, le corps couvert de cicatrices
Nul ne sait , ni toi , ni même la police .
Dans le jardin de Gulhané , voilà que je suis un noyer
Et tout mon feuillage frémit comme au fond de l'eau le poisson
Et comme des mouchoirs de soie, mes feuilles froissent leurs frissons
Arrache-les , ô mon amour, pour essuyer tes pleurs.
Or mes feuilles , ce sont mes mains, j'ai justement cent mille mains
De cent mille mains je touche et je touche Istanbul
Mes feuilles ce sont mes yeux , et je regarde émerveillé
De cent mille yeux je te contemple et je contemple Istanbul
Et mes feuilles battent et battent comme cent mille coeurs.
Dans le jardin de Gulhané , voilà que je suis un noyer
Nul ne le sait , ni toi, ni même la police."
Ce poème , écrit par Nazim Hikmet prisonnier politique dans son pays , m'émeut autant que la musique jouée pour lui par son admirateur le pianiste Fazil Say...
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