Allons-y d'un pas alerte
comme cette jeune femme
au sac blanc
la vie c'est comme ça
ça ne dure que deux pas
cette pyramide est composée
de plusieurs tonnes de vêtements
entassés
sur une armature métallique
nous sommes ici
à
l'article de la mort...
«Le Grand Palais est un espace très chargé, pas un white cube neutre comme le Turbine Hall de la Tate Modern, explique l'artiste qui « veut émouvoir, faire réfléchir, pas faire peur». Contrairement aux deux précédentes «Monumenta», «rien n'est à vendre, tout disparaîtra après » dans cette « exposition à développement durable » qui rejette tout luxe inutile. Pour réaliser la montagne de vêtements dans laquelle pioche sans fin une grue inhumaine, quelque 50 tonnes de vêtements ont été prêtées par Ecotextile et son jeune mécène, Mehdi Zerroug. Tout lui sera rendu pour être dûment recyclé. Pour les parterres, l'exposition commanditée par le ministère de la Culture (la moins chère des trois expos "Monumenta) a acheté plus de 5000 manteaux à des fripiers qui seront revendus ensuite. Anish Kapoor, le prochain nom avancé, n'est pas réputé si économe.
"la main de dieu"
saisit au hasard une destinée
plutôt qu'une autre
ces "destinées"
semblent plus légères
que les destinées
plaquées à terre
"Les questionnements en art
restent toujours profondément les mêmes.
Ceux que j’aborde ici
sont le hasard, la loi de Dieu, la mort.
Le fait aussi qu’à partir d’un certain âge
on a le sentiment
de traverser en permanence un champ de mines,
on voit les autres mourir autour de soi,
alors que, sans raison, on reste,
jusqu’au moment où on sautera à son tour.
Tel est le sujet de Personnes."
Christian Boltanski
ici ne reste plus que
l'insoutenable légèreté de l'être
plus ou presque
de lourds manteaux
ou de vestes
ici il n'y a plus
qu'à perdre sa chemise
la dernière, celle qui n'a pas de poche ...
et là-haut
le grand jury
qui participe au jugement
dernier
élevons-nous
par l'escalier
pour assister de près
à l'exécution publique
du travail du bourreau
drôle de petit bonhomme
rouge ;-)
ou de crabe...
est-ce aussi
la cancer qui
dévore le monde actuel ?
quoiqu'il en soit
vu d'en haut comme vu d'en bas
ce spectacle
est addictif
mais tous ces vêtements si légers
qu'ils tombent dégingandés
il faut bien les abandonner
à leur triste sire
et selon le souhait de l'artiste
opérer le retournement
de la tragédie vers la vie
descendons
de notre piédestal
tourner et retourner
vers la vie
c'est aller
droit au mur !
Photos : Monumenta Christian Boltanski, Grand Palais Paris, janvier 2010.
Texte à surligner entre les images
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