« janvier 2010 | Accueil | mars 2010 »
Rédigé le mar. 23 fév 2010 à 20:15 | Lien permanent | Commentaires (3)
c'est parti plein gaz !!!
à cette vitesse-là
il doit déjà être en Chine
tiens!
envie de refaire un beau voyage au XIème siècle
dans ce tableau de la dynastie des Song du Nord
large de 5m28 pour 25cm de haut
à défiler de droite à gauche
en mettant le curseur au centre pour stopper
n'oubliez pas les carrés à double-cliquer
pour une échappée
dans l'espace temps !
Photo prise par Monik je ne sais pas où je ne sais pas quand
elle me l'a donnée il y a longtemps
merci Monik !
Rédigé le ven. 19 fév 2010 à 12:39 | Lien permanent | Commentaires (4)
jouer !
En fait, non, il ne joue pas,
il ne fait pas semblant,
il se livre
il nous dit tout !
il ne joue pas du piano,il joue ...
en l'amputant d'une pièce inutile,
pour poser son bras, sa main
directement sur les cordes,
il change leur sonorité
et il joue... du oud !
en tirant les sons vers le haut avec sa main
et en les reposant sur le clavier,
il joue ... du yo-yo !
il sculpte les sons
les nuance à la perfection
il les caresse
il les soutient
de sa main libre il les souligne
les partage avec son public
couchant vers lui son visage
sur l'épaule droite
dans les passages
plus "sentimentaux"
tout le corps mobilisé
dans l'expression
deux mains qui parlent
sans clivage entre les deux hémisphères
il joue ...de lui !
Ce grand virtuose
qui connait ses classiques
chauffe la mécanique
en jouant les fameuses variations de Mozart
"Ah vous dirai-je maman"
comme s'il activait la greffe
qui avait fait de l'instrument
une partie de son corps
puis il interprète
une composition personnelle
"Kara toprak"
(terre noire)
en hommage à sa terre natale
et au grand poète turc
Nazim Hikmet
poète engagé
qui a passé la plus grande partie de sa vie
dans la lutte
en prison ou en exil
Moi un homme
moi Nâzim Hikmet poète turc moi
ferveur des pieds à la tête
des pieds à la tête combat
rien qu’espoir, moi.
(extrait de son recueil
"Il neige dans la nuit")
Il neigeait aussi
ce mercredi-là à Paris
et mon amie, qui
m'avait invitée au concert,
me prêtait aussi
son pticoin d'parapluie
et Fazil Say jouait ...
lui, un homme,
ferveur des pieds à la tête,
lui...
après l'entracte,
tout le monde redescendu sur...
siège,
le programme reprend
avec des improvisations
et des interprétations jazz
et une partenaire au violon
qui joue la musique
comme lui,
avec un instrument greffé
qui n'est là que pour exprimer
ce qu'elle veut dire,
et qui le dit pieds nus !
look! look! listen!
et un partenaire aux percussions
qui sait faire dire sur tous les tons
à l'instrument son nom:
darrrrrbou-ka !!
look! look! listen!
là !!!
ou surtout là !!!
retour en taxi
avec des sons étincelles
plein les oreilles
sous le ciel de nuit
qui pétillait comme un champagne !
Photos : Carte Blanche à Fazil Say, Théâtre des Champs Elysées, 10 février 2010.
Rédigé le jeu. 18 fév 2010 à 18:23 | Lien permanent | Commentaires (2)
Rédigé le mer. 10 fév 2010 à 09:23 | Lien permanent | Commentaires (1)
carte blanche
à Christian Boltanski
au Grand Palais
si vous souhaitez
aborder l'exposition
sans aucune pollution
explicative
émotive
ou interprétative
étrangère
ne cliquez pas
sur les boîtes numérotées
ne surlignez pas
les textes écrits noir sur noir
dans les billets suivants
et déambulez
à votre gré
au milieu des images et des sons
(pour l'immersion)
d'ici-haut (CB1)
à là-bas (CB5)
pour changer
Bonne visite !
Son ambiant : Téléchargement Personnes
Rédigé le mer. 10 fév 2010 à 00:04 | Lien permanent | Commentaires (1)
Est-ce pour conjurer l'enfermement
que son père et lui
ont vécu de l'intérieur ?
En tous cas
une entrée murée...
cet amoncellement de boîtes à gâteaux
en fer rouillé
comme autant d'urnes
funéraires numérotées
est-ce pour dire
l'entrée n'est rien d'autre
qu'un ticket de sortie ?
ce mur mesure
près de 5 m de haut
et nous force
à lever la tête
comme dans une cathédrale
vers une voûte
le nez aux cieux
déjà on y croit
;-)))
tous ces numéros
représentent-ils des années ?
de naissance ?
de mort ?
des boîtes à trésors ?
le mur ... la ligne de démarcation ...
quelques rares personnes
contournent le mur
par la gauche
toutes ces boîtes !
(objet récurrent
dans l'oeuvre de Boltanski
depuis ... 69 !)
combien y en a-t-il ?
patience ! je les ai comptées ;-)))
sur trois rangées
16 en hauteur (environ 23 cm chacune)
128 en largeur, donc environ 20 m
ce mur qui bouchait l'entrée
et qui bouchera la sortie,
en zoomant sur cette photo
j'ai vérifié et opéré :
128 x 16 x 3 = 6.144 !
ce nombre virtuel
car l'intérieur du mur est en béton
a-t-il une signification ?
un nombre d'années ?
un nombre de milliards ?
un nombre de vêtements ?
la seule concordance mathématique
que je lui ai trouvée
est un nombre bien connu
en informatique
512Mo
1024, 2048...6114
haut débit ?
mémoire vive ?
Photos : Exposition "Personnes" de Christian Boltanski au Grand Palais, janvier 2010.
Texte à surligner.
Rédigé le mer. 10 fév 2010 à 00:00 | Lien permanent | Commentaires (0)
L'artiste souhaite faire vivre
une expérience d'immersion
au spectateur
qui sera dans l'oeuvre
et non pas devant l'oeuvre
comme dans un musée
L'oeuvre Personnes est une création
à caractère éphémère
Selon la volonté de l'artiste
les éléments qui la constituent
seront rendus ou recyclés
à la fin de l'exposition
Le vêtement
autre objet récurrent
dans l'oeuvre de Boltanski
y apparaît en 1988
Disposés au sol
en parterres
23 tonnes de vêtements
achetés à des fripiers
69 parterres dans la nef
certains pratiquent l'immersion
du sol au néon
- est-ce pour cette raison
que les néons ont été suspendus
à hauteur de front ?
l'envie m'est venue
de prendre les choses
au pied du col
mais
il faut bien
se relever !
l'immersion, oui
la reptation, non
et pourtant
tous ces vêtements
ont été portés
et symbolisent des vivants
dont on entend
le battement de coeur
à chaque fois différent
retransmis par un haut-parleur
fixé à un pilier
de chaque parterre
un dernier battement
on dirait vraiment
le coeur du foetus
à l'échographie
comment
ne pas imaginer
une histoire pour chaque
anonyme face contre le sol
tous ces coeurs
qui battent
au pilier
de chaque "maison"
est-ce à dire
que chaque maison a un coeur ?
que si le coeur de la maison bat
tout bat ?
je me suis laissée tenter
à imaginer
qui
était le coeur de chaque maison
un grand ou un petit
un homme ou une femme
un coeur clair
ou un coeur sombre
on pourrait passer des heures
à déambuler le long
de son imagination
et dans ce sens
Christian Boltanski
a gagné son pari
rendez-vous
à la pyramide
Photos : installation Christian Boltanski, Grand Palais, janvier 2010.
Texte à surligner
Rédigé le mar. 09 fév 2010 à 19:00 | Lien permanent | Commentaires (1)
Allons-y d'un pas alerte
comme cette jeune femme
au sac blanc
la vie c'est comme ça
ça ne dure que deux pas
cette pyramide est composée
de plusieurs tonnes de vêtements
entassés
sur une armature métallique
nous sommes ici
à
l'article de la mort...
«Le Grand Palais est un espace très chargé, pas un white cube neutre comme le Turbine Hall de la Tate Modern, explique l'artiste qui « veut émouvoir, faire réfléchir, pas faire peur». Contrairement aux deux précédentes «Monumenta», «rien n'est à vendre, tout disparaîtra après » dans cette « exposition à développement durable » qui rejette tout luxe inutile. Pour réaliser la montagne de vêtements dans laquelle pioche sans fin une grue inhumaine, quelque 50 tonnes de vêtements ont été prêtées par Ecotextile et son jeune mécène, Mehdi Zerroug. Tout lui sera rendu pour être dûment recyclé. Pour les parterres, l'exposition commanditée par le ministère de la Culture (la moins chère des trois expos "Monumenta) a acheté plus de 5000 manteaux à des fripiers qui seront revendus ensuite. Anish Kapoor, le prochain nom avancé, n'est pas réputé si économe.
"la main de dieu"
saisit au hasard une destinée
plutôt qu'une autre
ces "destinées"
semblent plus légères
que les destinées
plaquées à terre
"Les questionnements en art
restent toujours profondément les mêmes.
Ceux que j’aborde ici
sont le hasard, la loi de Dieu, la mort.
Le fait aussi qu’à partir d’un certain âge
on a le sentiment
de traverser en permanence un champ de mines,
on voit les autres mourir autour de soi,
alors que, sans raison, on reste,
jusqu’au moment où on sautera à son tour.
Tel est le sujet de Personnes."
Christian Boltanski
ici ne reste plus que
l'insoutenable légèreté de l'être
plus ou presque
de lourds manteaux
ou de vestes
ici il n'y a plus
qu'à perdre sa chemise
la dernière, celle qui n'a pas de poche ...
et là-haut
le grand jury
qui participe au jugement
dernier
élevons-nous
par l'escalier
pour assister de près
à l'exécution publique
du travail du bourreau
drôle de petit bonhomme
rouge ;-)
ou de crabe...
est-ce aussi
la cancer qui
dévore le monde actuel ?
quoiqu'il en soit
vu d'en haut comme vu d'en bas
ce spectacle
est addictif
mais tous ces vêtements si légers
qu'ils tombent dégingandés
il faut bien les abandonner
à leur triste sire
et selon le souhait de l'artiste
opérer le retournement
de la tragédie vers la vie
descendons
de notre piédestal
tourner et retourner
vers la vie
c'est aller
droit au mur !
Photos : Monumenta Christian Boltanski, Grand Palais Paris, janvier 2010.
Texte à surligner entre les images
Rédigé le mar. 09 fév 2010 à 18:33 | Lien permanent | Commentaires (0)
"Je veux que cette exposition,
ouverte à tous,
et non aux spécialistes de l'art contemporain,
puisse émouvoir et évoquer le drame de la vie
qui inclut la mort dans son chemin."
Christian Boltanski
1945, 1965, 1985, 2005...
quatre générations sont nées
sans avoir vécu "la" guerre
et beaucoup ont regardé
d'un oeil en paix
cette installation
au Grand Palais
et pourtant
lorsqu'on sait
comment échapper
à toutes les coïncidences
qui montrent
qu'à l'évidence
ce message
est inspiré par la Shoah
J'ai enregistré la video ci-dessus
pour les sons qui m'ont interpellée :
la grue (la sirène
qui annonçait les attaques aériennes
et invitait les populations
à se précipiter aux abris ou dans les caves)
les hauts-parleurs
dans l'escalier d'honneur
(le "jingle" de Radio-Londres)
et puis aussi
comment ne pas penser
en voyant l'agencement des "parterres"
aux baraques des camps d'extermination
en voyant les IPN qui les délimitent
aux rails des "trains de la mort"
en voyant les fils métalliques qui suspendent les néons
aux fils barbelés des camps de concentration
en voyant cette pyramide de vêtements
aux tas de chaussures... de cadavres...
(ceux qui le désirent
et qui ne l'avaient pas encore fait
peuvent cliquer pour des détails
sur le lien "Shoah"
en début de billet)
memento mori
(souviens-toi que tu dois mourir)
ici-bas tout n'est que vanités
tiens, une dent en or oubliée ? ...
heureusement l'APN
pour couper un peu de l'émotion,
et la compagnie d'une amie...
retrouver la vie derrière le mur la sortie ?
pas avant d'avoir admiré
tous les paysages
créés par la rouille
sur chacune de ces boîtes
comme des vies en images ...
cette installation est éphémère
il n'en restera rien
tout sera rendu ou recyclé
comme nos vies ...
qu'en restera-t-il de concret
en dehors de quelques photos
quelques videos
quelques nippes
ici
est-ce une pantalonnade de l'Oulipien Boltanski ?
point de pantalons
à part un ou deux peut-être
découvert à grand renfort de zoom !
encore moins
de petites culottes,
que des hauts !
une affaire de coeur ?
et si ta vie devait être
mise en boîte
laquelle choisirais-tu ?
et Après ?
"Au Mac/Val, Après, c'est plus doux – il fait plus chaud –, avec un labyrinthe de blocs noirs, que l'on découvre, et des personnages que j'ai fabriqués et qui posent des questions aux visiteurs : « Comment es-tu mort ? », « Est-ce que tu as beaucoup souffert ? », « As-tu laissé un amour ? »..."
Photos : Monumenta Christian Boltanski, Grand palais Paris, janvier 2010.
Texte à surligner entre les images.
Rédigé le mar. 09 fév 2010 à 18:00 | Lien permanent | Commentaires (1)
Les commentaires récents