que-ma-joie-demeure

Verlaine à la campagne

 Le ciel est , par-dessus le toit ,

            si bleu , si calme !

   Un arbre , pardessus le toit

            berce sa palme .

Avez-vous reconnu l' oiseau , pas sur l'arbre , qu' on ne voit pas , et qui chante sa plainte ?   Download P1020003.MOV

                                          Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là

                                              simple et tranquille

                                             Cette paisible rumeur-là

                                                 vient de ma ville.

Verlaine , de la prison où il a écrit son poème , aurait sans doute accepté qu'on le transporte à la campagne ...Loin de moi toute idée sacrilège , les mots des poètes ont toujours accompagnés mes pas , ont été un refuge dans les moments douloureux , et moi qui n'ai commencé à poétiller que depuis un mois et sur ce blog , je prends les musiciens classiques à témoin qu'il fut un temps où les emprunts étaient monnaie courante entre eux et même considérés comme un hommage . Hommage à toi , Verlaine , tellement plus haut que mon toit , je vais me plonger dans la lecture de ton recueil Sagesse ...

Nuit

 Nuit étoilée

nuit glacée

nuit sans secret.

Toute nue , la lune

                                         son truc en brume

                                         s'est envolé.

                                         Elle va s'évanouir

                                         pudibonde

                                         elle n'est pas ronde !

                                        Tout son ventre elle aspire

                                         et s'incurve ,

                                         arc dans le ciel

                                         où va venir s'asseoir

                                         un pécheur de lune ...

 

                                              

c'est encore loin , l'été ?

Thaï : " Fiston , tu m'appelles s'il y a un problème ,moi je reste à l'intérieur . "

Véga : " J'aime bien être dehors , mais j'en bave de casser la glace pour boire dans les flaques !"

"Faites comme nous ! Calez-vous au chaud et rêvez !"

 

 

"Tiens , bonne idée !"

Félins

Permettez-moi de vous présenter Tina et Turner

Tina aux yeux pers

et Turner aux yeux d'or

 

 

Ils ne sont jamais bien loin de moi s'ils sont dans la maison , parce qu'ils sont très curieux de tout ce que nous faisons , sauf quand ils vont faire retraite sur leurs arbres à chats ...Meilleurs amis du monde avec les chiens ...Turner à qui il manque une patte arrière * se fait gratter son côté droit par Véga , le jeune Rottweiler , qui lui rend ce service avec une bonne volonté évidente , parce que c'est la seule "personne" de la meute qu'il a le droit de lècher . Et quand le service n'est pas parfait , un coup de griffe sur la truffe remplace toutes les explications ...Les chats sont juste avant les Rott dans la meute ! Et ils le savent bien ...je ne pourrais pas plus me passer de mes chats que de mes chiens . Autant j'adore les mots , autant j'aime cette communication sans parole , et qui arrive à être plus complète , plus profonde , taux d'erreur-zéro , quelle leçon nous donnent les animaux ...

J'ai un peu froid

Quand tu pars

je serai là

je chavire

à ton retour

comme un bateau

comme un oiseau

qui veut s'échouer

sans ailes

pour voyager ...

                                      Ce poème emmêlé , à lire en vert , à lire en bleu , ou les deux mélangés , pour me faire tourner comme un derviche et oublier son absence momentanée...

Sur mon petit nuage

Nuage de que ma joie demeure

Cliquer sur ce nuage

http://aixtal-test.blogspot.com/2006/01/outil-le-nbuloscope.htmlJ'avais besoin de décompresser après ma Suite C et je suis allée faire un tour sur les nuages , un de mes lieux de prédilection ...Et là , quelle surprise de trouver sur mon "nuage" , même si ce n'est pas vraiment le mien , mon histoire à l'encre même pas encore sèche ! grande histoire homme jean j...Cela m'a beaucoup aidée , une perche secourable pour me sortir de l'abîme de culpabilité où ma mémoire m'avait précipitée ;-)...C'était donc écrit ! Je ne pouvais faire un autre choix ! Et le grand Dan qui disait que son billet d'hier était inutile !! Si vous avez besoin un jour de réconfort , allez sur votre petit nuage !

suite C

 Et le destin n'avait pas dit son dernier mot ...Ou bien est-ce moi qui ai tendu le micro avec tellement de persévérance qu'il a fini par faire une déclaration ?

Vie calme (très calme) , vie rangée ( très rangée) , j'attendais chaque soir , comme un plongeur en apnée qui jaillit hors de l'eau pour reprendre son souffle , le moment de prendre ma fille à la sortie de l'école comme une bouffée d'oxygène .

Et puis un jour , nous avons reçu faire-part et invitation au mariage de mon cousin germain...Nous avions 22 ans . Cette fois , tu n'es plus une petite fille . Tu vas subir l'épreuve de vérité . IL y sera , c'est sûr ! Le coeur qui recommence à BATTRE , qui ressort des ventricules la CHAMADE , les EXTRASYSTOLES  , qui essaie de dénuder la réalité pour lui faire essayer tous les voiles du REVE , l'esprit qui échafaude tous les possibles ...

Bien sûr , IL y était . Bien sûr , tout le monde  , sauf nous deux , a remarqué qu'il se passait quelque chose  et c'est encore ma grand-mère qui m'a fait descendre de mon petit nuage en essayant de bouleverser le plan de table , pour que Jj et moi ne puissions pas être à proximité , trop proche de promiscuité...Mais trop , c'est trop , et nous nous sommes tout de même retrouvés assis côte à côte ...Et j' ai eu la certitude , aussi sereinement que j'ai eu le coup de foudre , que la vie , ça peut être le rêve . Et cette fois , j'ai souffert , quand nous nous sommes séparés . Parce qu'il était enfin vraiment entré dans ma vie et que vivre , c'est aussi souffrir .

Je vous passe les détails sordides d'un divorce au temps où le consentement mutuel n'existait pas , les bassesses , les mensonges ...

Comment ai-je pu à l'époque accepter de me séparer de ma fille , ma joie de chaque jour ...c'était à cette seule condition que je pouvais divorcer , et l'avocat m'avait dit que le droit de garde pourrait être changé sans problème ...mensonge ...je croyais que c'était un passage obligé et qu'il suffirait de quelques mois de patience ...Sauf que la patience n'est aujourd'hui pas encore venue à bout de cette plaie toujours ouverte ...Des centaines d'allers et retours en Bourgogne , des centaines d' arrachements...la torture a été inventée par la race humaine ...

A 24 ans à peine , fragile et forte d'un riche passé , j'épousais l'homme de ma vie . Passionnément . Sans passion , je n'aurais pas pu faire tout cela ...Il paraît que les amours passionnelles ne durent pas ...

A suivre .

Suite B

 Et la vie me reprend .

Pourquoi est-ce que je ne souffre pas ? Magie du clivage ? L'incarnation est morte , mais le rêve n'est pas mort !

Fond d'écran intact ...Et les images de ma réalité qui défilent , au ralenti , en accéléré , souffle lent , souffle court , tous les garçons et les filles ...premier vélomoteur...premier transistor...salut les copains , je change d'horizon ! je pars étudier à Besançon !

Vous vous rappelez l'image de ma première note "suite" ? vous vous rappelez le point de contact ? vous connaissez l'expression -triviale : avoir le feu au c...? et l'appel du printemps ? Vous allez me trouver proie un peu top facile aux éléments , mais est-ce ma faute à moi si j'ai vu des étoiles à mon premier baiser , si la selle de mon Vap me brûlait littéralement , si la réalité a placé à ce moment-là sur mon chemin de la fac un jeune bien sous tous rapports , qui voulait entrer dans l'enseignement comme papa et maman , qui était bourguignon comme papa, qui portait des lunettes comme maman ? Au feu , les pompiers ! le feu est (wird) éteint , et...le mystère de la création percé à jour du premier coup...(suite B comme BB , tiens ) papa et maman ... pas très contents...je n'avais que 17 ans...moi ? ravie sans oser le clamer bien sûr...je n'avais pas encore terminé mes études , mais presque ! il a fallu demander une dispense d'âge au rectorat pour avoir le droit de me marier , pendant les vacances d'été , accouché à domicile pendant les vacances d'hiver , ma fille chez les grands-parents jusqu'à l'été suivant...nominations en Champagne , et c'est le départ dans la vie réelle .

Je remercie le destin de m'avoir fait ce cadeau au passage , qui m'a donné ma fille qui m'a donné ma petite-fille qui...est une petite merveille , les mamys me comprendront...

A suivre.

suite A

 Comment l'histoire familiale a tendance à se reproduire...Voilà mon voleur de coeur reparti lui aussi de l'autre côté de la Méditerranée . Et moi je démarre une correspondance méthodique avec notre cousin germain , et je vis au rythme des pulsations de ce coeur lointain , une double vie qui nourrit mon imaginaire déjà débordant ...Enfant précoce ( vous vous en seriez douté ...) , toujours première à l'école - ce qui avait le don d'énerver mes "cousins du désert" qui préféraient Pim Pam Poum ou les Pieds Nickelés aux Petites filles modèles - très docile au quotidien , pas pesant d'obéir lorsqu'on s'est fait un espace liberté sans limite dans la tête...Je guette les signes qui font surgir par flashes cet amour lointain dans ma vie réelle : un nom de rue qui contient son prénom ? j'entraîne ma mère pour la promenade dominicale dans cette rue et je re-garde ce nom en passant , frissonnant d'être la seule à le "voir" en imaginant qu'il me voit aussi...la radio qui serine tous les jours les atrocités de la guerre dans son Pays , je mastique à toutes mandibules en essayant de couvrir de bruit dans mes oreilles ces nouvelles que j'ai si peur d'entendre. " Claire , essaie de te dépêcher un peu , tu en es encore à l'entrée , ta viande va être froide ! tu veux être la dernière comme d'habitude ?"

Et puis un jour , cette guerre catapulte les deux cousins en un lieu plus sûr : en France ! Mon cousin germain séjournera même chez moi , l'autre "cousin" chez ma grand-mère à nouveau , nous avons 15 ans . C'est déjà plus sérieux . Lui Don Juan , arrivant comme une comète avec sa traîne de multiples conquêtes , n'ayant qu'à me "cliquer" de son regard noir pour que je lui ouvre ma page en grand , commence une correspondance effrénée -qui fait le tour du lycée où il est interne, j'avais du monde sur mon blog à l'époque !- un flirt en secret quand les réunions familiales nous mettaient en présence, des contacts toujours électriques dans le noir au cinéma , jusqu'au jour où ...

Ma grand-mère fouille le cartable de Jj et y trouve des lettres .

Conseil de famille réduit : ELLE - MOI.

"Si tu n'arrêtes pas ça tout de suite , on va être obligés de prendre des sanctions . Tu n'as pas honte ? Ce n'est pas un garçon pour toi ! Ton père ne veut pas en entendre parler ...etc...etc..." Je ne comprends plus très bien parce que je suis à nouveau foudroyée , je ne sais plus très bien où sont mes limites , mon moi secret éclaté , déferlant sur mon moi réel , je nage à toutes brasses pour essayer de repêcher le plus vite possible le plus grand nombres de morceaux  , je bois la tasse en avalant mon coup de foudre de travers , je promets tout ce qu'on veut , je disparais dans le jardin  et je vais m'asseoir sur les premières pierres que je trouve...Du solide pour reprendre mon équilibre...

Le "boulet" est recatapulté d'où il venait . Je referme ma boîte à secrets avec dedans un nouvel enseignement , petit post-it sur mon fond d'écran ( aaah mais non , je me suis bien ramassée , mais ne m'en demandez pas trop tout de même , mon fond d'écran , c'est mon choix !) petit post-it pour ne pas oublier : la vie , ce n'est pas le rêve !...

A suivre.

suite

 Pour que vous puissiez lire sans surchauffe la suite de mon histoire , je vous propose une halte sous mon arbre généalogique . Comment ces deux petites fesses se sont-elles retrouvées collées aux miennes ? Que faisait-il chez ma grand-mère , cet oiseau des îles ?

Eh bien il faut vous dire que 10 ans avant , ma grand-mère paternelle a eu la douleur de se faire "voler" ses deux enfants, le même été 1946 :

son fils R.-21ans-(mon père) a épousé S.(ma mère), sa correspondante de guerre pendant la dissolution provisoire des Ecoles Normales. 

 sa fille J.-17 ans- a épousé G., militaire en garnison à Nuits-Saint-Georges 

 et chaque "voleur" est reparti avec son butin l'installer dans SA région natale ! Son fils R. a donc émigré en Champagne et sa fille J. a disparu de l'autre côté de la Méditerranée ! Et à l'époque , les communications en étaient presque encore à l'âge de pierre...

Et "là-bas" G. (le voleur) avait une soeur O. , mariée depuis peu . Ces trois femmes allaient donner naissance la même année 1947 , d'abord O. à mon oiseau des îles , puis S.au footballeur que mon père attendait -ce fut moi...- et enfin J. à notre cousin germain commun . Voilà le pont commun qui nous mena au big-bang !

Vous qui avez une famille ,vous savez que ça peut faire des vrilles ...

Comme j'ai aimé Les vrilles de la vigne de Colette !...C'est Proust qui disait tout est signe et chaque signe est un message ...Vous avez compris que je vais respirer un coup dans mon piano avant de reprendre le cours de mon histoire ! A demain...